14 mai  • 28 juillet 2022

Une exposition proposée par Nina Leger et Karine Rougier
Invitation faite à la galerie Anne Barrault

Espace à vendre célèbre le printemps, avec une exposition originale en 3 volets présentée par l’artiste Karine Rougier fidèle au projet niçois d’espace à vendre depuis ses débuts et à l’écrivaine et théoricienne de l’art Nina Leger.

  • Dans le château :
    Commissariat par Nina Leger et Karine Rougier

    Amélie Bigard, Io Burgard, Rémi Bragard, Clara Cimelli, Guillaume Constantin, Chioma Ebinama, Alice Gauthier, Vidya Gastaldon, Diane Guyot De Saint Michel, Christian Hidaka, Jean Baptiste Janisset, Raymond Pettibon, Karine Rougier, Ajay Sharma, Vinta Sharma, Sophie Varin, Sore Venus, Raphaël Zarka
  • Dans la Galerie :

Invitation faite à  la Galerie Anne Barrault

          Dominique Figarella, Neïla Czermak Ichti, Marie Losier, Ibrahim Meïte Sikely, Guillaume Pinard, Stéphanie Saadé, Lassana Sarre, Roland Topor

  • Dans le Showroom :

Invitation faite aux étudiant.es de l’arc
En collaboration avec Les beaux arts de Marseille

Zélia Alleaume, Julie Amengual, Christopher Bargell, Nina Boughanim, Emma Cambier, Anne-Marie Carrour, Nathalia-Golda Cima, Adélaïde Cothet, Camille Couavoux, Joséphine Gélis, Alice Le Dû, Margot Malaubier, Carolin Martin, Nina Moulin, Lolita Perez, Marie Perraud, Théa Terrien, Cara Schmitz, Zoé Sinatt

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Chère…,
Cher…,

Je t’écris aujourd’hui pour te faire part d’un projet que nous construisons avec une amie très chère, Karine Rougier. Elle est artiste et, comme moi, elle enseigne aux Beaux-arts de Marseille. Depuis le début de l’année, nous avons initié un enseignement baptisé « Vallée des Merveilles », d’après ce lieu situé sur les pentes du Mont Bégo où, il y a 5 000 ans, des femmes et des hommes ont réalisé des dizaines de milliers de gravures rupestres. 

Depuis que nous l’avons à l’esprit, la Vallée nous déconcerte : à distance, elle agit et bouleverse nos formes et nos méthodes, si bien que ce qui devait être un cours est devenu un groupe, ce qui devait être un enseignement est devenu un échange, ce qui devait aller dans une direction s’ouvre à des courants inattendus. Bientôt, nos rêves de Vallées vont prendre une forme nouvelle, celle d’une exposition, qui se tiendra à Nice, à la galerie Espace à vendre, à partir du 13 mai et jusqu’au 2 juillet. 

Bien sûr, cette exposition s’appellera Vallée des merveilles — quel autre nom espérer ? — mais ce ne sera pas une exposition thématique destinée à évoquer ou à représenter la Vallée initiale. Ce sera plutôt une poursuite, dans le contemporain, de ce que nous inspirent les histoires du Mont Bégo. Ce sera un territoire peuplé de formes libres et de créatures sentimentales, un lieu capable d’accueillir des énigmes sans les résoudre et sans ramener au connu ce qui nous échappe, surtout, ce sera un groupe, une communauté, une façon d’habiter ensemble un espace. Mêmes immobiles, nous voulons que les œuvres dansent ensemble. Mêmes silencieuses, nous voulons qu’elles murmurent et chantent ensemble.

Avant de t’écrire, j’ai repris un texte d’Hélène Bessette baptisé La Grande Ballade et qui s’ouvre par ces mots « Comme dans un rêve. Embarquement pour l’Étrange ». Ça nous va bien. Ce texte raconte une traversée transatlantique et, quelques pages après avoir largué les amarres, on peut y lire ces lignes : « S’étonner ensemble. Glisser ensemble. Vers d’autres pays au profond de l’ombre. (…) S’émerveiller ensemble sur des pans de brume. Frémir ensemble dans les brouillards troués d’appels rauques. Ensemble. Avec les autres. 

Tenus par tant de communauté. ». Voilà ce que nous souhaitons pour cette exposition et, si tu es partant·e, nous aimerions que cet ensemble te compte parmi les sien·ne·s.

Amitiés,

Nina Leger