Enfermement / performance du 07 au 13 septembre
Dans la religion bouddhiste, l’impermanence est l’une des trois caractéristiques de toute chose. Elle signifie que tout est en perpétuel changement. Ce concept imprègne de façon constante chaque phénomène. Paradoxalement, l’impermanence s’avère donc être permanente.
L’exposition de Sabry Tchalgadjieff à l’Espace À VENDRE est traversée de ces deux idées antagoniques. Allant, au-delà du simple accrochage ou de la performance, l’artiste propose une série d’actions issues de sa perpétuelle recherche d’errance introspective.
Impermanence / permanence, proposition à deux entrées, se déroulera aussi en deux temps. Durant trois jours, l’artiste s’enfermera au sein de l’espace d’exposition avec pour seuls matériaux trois ramettes de papiers A4 d’une hauteur équivalente à la sienne. Muni d’encre de Chine, il tracera inlassablement le mot «ART» sur chacun des feuillets composant ces colonnes. Une fois toute possibilité de répétition épuisée, le tas de papier obtenu sera collé sur l’un des murs de la galerie. Face à celui-ci, Tchalgadjieff tracera à même la paroi les contours d’un mot pour le moment inconnu de tous.
Ce message sera écrit au Liquid Light, substance argentique sensible à la lumière noircissant au contact du révélateur photographique. Trois tirages accompagneront cet ensemble.
C’est donc par la lumière que Sabry Tchalgadjieff aborde l’impermanence et la permanence de l’acte créateur. Vibrante mais immatérielle, comportant en son sein l’ensemble du cercle chromatique, la lumière est le phénomène optique qui révèle tout en semblant esquiver le regard. Son symbolisme marqué vient rejoindre la gestuelle et le dualisme de la conversation silencieuse développée par l’artiste.