Thierry Lagalla est né le 23 janvier 1966 à Cannes. Diplômé de l’école de la Brossalhas en 1983, il est transféré d’urgence à Nice où il obtient brillamment, en 1991, son diplôme d’artiste néo folklorique préparé à l’ESRP. Aujourd’hui, il vit et travaille dur à Nice. C’est ainsi que débute le curriculum vitae de Tìlo Lagalla.
Artiste plasticien et vidéaste folklorique, il se montre, s’expose, se produit, se manifeste, se risque dans des mises en scène vidéastiques plus drôles et stupéfiantes les unes que les autres.
On peut dire de Lagalla qu’il participe de la famille des Pierrick Sorin, Joël Bartoloméo ou encore Serge Comte.
Mais gare, car Tilo Lagalla parvient de façon tout à fait incongrue à évacuer le sacro saint fantasme duchampien qui hante sans se cacher les couloirs de l’art contemporain.
En effet, c’est avec finesse et habilité qu’il réussit à faire se côtoyer l’humour et le burlesque. Il est un militant du réel. Ce réel qui constitue la veine de Lagalla se retrouve dans ses dessins et dans ses peintures. Parfois issus des vidéos, ils sont un retour à l’image fixe, au « Pantaï » originel de l’univers Lagalla. Le trait est simple, épuré, il évite tout bavardage formel pour offrir au spectateur l’image de l’essentiel réalité de l’art, celle de la création.
Hétéroclite ou, plus précisément, hétérogène, Thierry Lagalla rend conviviaux les contraires : anecdotique/historique, prosaïque/poétique, figuration/ abstraction, local/international. Il nous semble « être » chez Héraclite, le philosophe du logos. Avec ce Grec-là, on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau. Avec cet artiste-ci, on ne se baigne jamais.
Ici, tout nous échappe, Hic et Nunc sont dans un bateau, le réel sonne toujours deux fois, échos, glissements, chutes ou rebonds. La Re, Re, représentation produit une descendance d’oeuvres collatérales qui voit le jour à l’ombre des pâquerettes, là où la trivialité, le banal, le commun, l’usé, le rebattu ne sont jamais vulgaires. Une oeuvre burlesque qui, telle une boîte à MEUH, agit par renversement et nous laisse entendre, par les trous faits dans le réel, le plus profond des meuglements arrachés à la nature.
Lagalla produit un de monde réel créé par l’esprit qui envahit le monde des choses, un véritable service hospitalier à l’ambivalence, ni d’antithèse, ni de succession.
Une demeure croissante où, la figure et le langage vivent, avec ravissement, leur androgynie et leur simultanéité.