L’Espace A VENDRE présente dans Le noir, le Blanc et le truand cinq artistes pour qui le dessin est un médium de prédilection. L’exposition offre un point de vue sur cinq possibles de l’œuvre sur papier en grand format dans sa pratique contemporaine.
Maxime Duveau collecte et assemble les vestiges de la culture rock ‘n’ roll. Il utilise le dessin pour capturer l’empreinte des mythes qu’il poursuit, à la manière du crayon que l’on frotte sur une feuille elle-même posée sur une pièce de monnaie pour la faire apparaître. Murs de bars célèbres, symboles punk, le dessin devient outil de reproduction, photocopie d’une réalité passée.
Chourouk Hriech choisit des fragments de villes, d’architectures, de lieux de circulation. À l’encre de Chine, elle assemble ces objets hétérogènes pour reconstruire des pans de réalité déconcertants. Souvent les sujets dessinés sortent des limites rencontrées : cadres, papier, murs, salles d’exposition. Par invasion, les perspectives se multiplient, le regard éclate.
Le temps d’Emmanuel Régent est suspendu à ses files calmes et immobiles. Instant entre deux états, c’est aussi le statut de ses ruines. Les traits de feutre patients, réguliers, décrivent en négatifdes villes écroulées.
Dans l’espace-temps de Stéphane Protic, les enfants oubliés des manuels scolaires d’antan nous font ressentir le danger. Ils observent avec défi le regardeur, et à travers lui un univers lacunaire.
Karine Rougier élabore des mondes follement peuplés, où elle saute de mythologies en fantaisies. Si son dessin était une fable, elle pourrait commencer ainsi : Le chaman ne pouvait plus détacher ses yeux du Jérôme Bosch. Les dieux riaient, et des cranes tournaient autour des mains baladeuses. Sur les Bords du Lac, on jouait du rock sur la terrasse de Karine. Le Carnaval battait son plein. Les hommes nus se rendaient à la rame sur l’autre rive.